Kyo regarde sa montre, il ne reste que dix minutes de cours. Dix minutes durant lesquelles le prof a décidé de bien les faire bosser. Alors, elle suit sans rien dire en essayant de comprendre un traître mot de ce que dit l’enseignant. La seule chose dont la brune a conscience est le fait qu’ils sont en cours de math et qu’ils travaillent sur… quoi déjà ? Elle ne sait même plus le nom du chapitre, simplement que ce qu’elle tente de comprendre est trop compliqué pour son cerveau ‘anti maths’.

L’élève se concentre sur les exercices qu’elle doit faire mais n’y comprend strictement rien, alors, elle marque ce qui lui semble le plus logique. La correction viendra au prochain cours, Kyo saura si elle a fait juste ou non.

Soudain, la sonnerie la sort de ses pensées. Les bruits de chaises et les soupires de soulagement des élèves prennent part dans la salle. Alors, elle range à son tour ses affaires et se lève en silence de sa chaise pour se diriger vers le jardin. La jeune fille a fini ses cours et tient à aller dehors pour décompresser un minimum. De plus, elle tient à faire ses devoirs assez rapidement et les faire à l’extérieure pourrait l’aider à les terminer plus vite et sereinement.

Une fois face à cette étendue verte en encore vide. La troisième année se dirige vers un arbre assez grand et s’y assoit contre le tronc. L’adolescente pose son sac à côté d’elle et y sort son cahier de géographie. Sans un mot, elle l’ouvre et commence à lire ses leçons. Elle doit préparer un contrôle qu’elle a la semaine prochaine, un GROS contrôle sur toutes les leçons depuis le début de l’année. La brune parait vraiment concentrée ainsi. Pour une fois qu’elle s’est décidée à se mettre au boulot.

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feat. Kyo Namida

tic tac tic tac tic tac c'était le son que faisait la montre de la gamine. A chaque petit bond de la trotteuse, son oreille droite se délectait du bref cliquetis. Cela faisait bientôt deux heures que la demoiselle était assise sur cette chaise, que la chaleur de son corps s'était imprégnée sur ce siège et que ses fesses commençaient à lui faire mal. Deux heures, la joue appuyée contre son avant bras, les yeux rivés sur le cadran de sa montre. Deux heures à écouter parler un professeur qui énonçait divers théorèmes et propriétés qu'Ayano ne saisissait absolument pas. Et c'était d'un ennui...

Elle avait déjà tout fait : forteresse avec tout le contenu de sa trousse, dessins ridicules dans la marge de son cahier, construction d'une armada d'avions aux formes variées, transformer sa gomme en dé, regarder par la fenêtre, compter le nombre de dalles au plafond, repérer tous les autres glandeurs qui l'accompagnaient dans les abysses de l'ennui.
Petit regard sur son cours. La brunette soupira. Elle n'avait écrit que la moitié du cours, s'appliquant à stabiloter ce qu'elle pensait avoir compris et qu'elle jugeait important. Pourquoi avait-elle tant l'impression que ce professeur parlait Mandarin ? Prise d'un élan de colère envers cet enseignant qui semblait se ficher de la compréhension du cours par ses élèves - mais surtout d'un élan de connerie - Kurayami empoigna sa feuille quadrillée et en fit une boulette bien compressée. Les sourcils froncés en une expression très trèès concentrée, sa petite langue rose sortant légèrement au coin de ses lèvres, la gamine tendit son bras devant elle, faisant quelques petits mouvements d'avant en arrière pour ajuster son tir. Lorsqu'elle jugea qu'elle toucherait sa cible, elle plaça sa main au niveau de son oreille puis tendit son bras en propulsant son projectile. Bien entendu, quiconque entendit parler d'Ayano aura entendu parler de sa maladresse et de sa précision iiiinfiiiiinie (<- ironie). C'est donc tout naturellement que la boulette de papier atterit dix bons centimètres au dessus de la tête du prof, rebondissant sur son maléfique tableau blanc et tombant par miracle dans la corbeille.

La cible se retourna, un sourcil arqué, le regard balayant la salle. Il n'eut aucun mal à remarquer la jeune pensionnaire aux joues excessivement teintées de rouge qui essayait néanmoins de fuir tout contact visuel. Vers elle, il fit un pas. deux pas. trois p-DRIIIIIIIIIIIIIING! Sauvée par le gong, apparemment. Kurayami ne perdit pas de temps, elle ferma sa trousse après y avoir fourré ses affaires et balaya tout ce qui se trouvait sur son bureau pour le faire tomber dans son cartable. Jetant celui-ci sur son épaule, la gamine rangea hâtivement sa chaise et s'enfuit de la salle en courant, n'osant dans un premier temps par regarder derrière elle. Elle continua de courir pendant une bonne distance, et, finalement, se risqua à jeter un coup d'oeil en arrière, histoire de voir si ce démon mathématicien aurait eut l'envie follasse de la poursuivre pour se servir d'elle comme casse-croûte.

Regardant toujours derrière elle, la petite pensionnaire tira la langue en direction de la salle et esquissa un sourire moqueur. Lorsqu'elle allait se retourner, ses pieds s'emmêlèrent et elle s'étala en beauté sur le par-ter-..ha non, pas sur le par-terre, mais sur quelqu'un. Ow...

La brunette se retrouva la face plaquée contre le ventre de cette personne inconnue. Elle grommela un peu, démêlant ses jambes, et poussant sur ses bras pour se relever. Les joues rosies par la gêne, la demoiselle frotta son visage de sa main gauche, puis ouvrit les yeux comme si elle venait de se réveiller.

« He ! Mais quelle idée de se mettre dans le chemin d'une personne fuyant le diable ! »

La jeune Kurayami avait les joues gonflées, et le regard légèrement énervé. Pas vraiment qu'elle soit en colère après cette personne qu'elle ne connaissait même pas, plutôt vexée de s'être étalée en beauté, finissant presque le nez entre les jambes de la fille en face d'elle.

« Erhm. gomen, c'est vrai que je devrais plutôt m'excuser. »

Ayano remarqua alors le cahier de sa victime, et pencha la tête, la moue interrogative.

« Oh...j'espère que...j'ai pas...genre...foutu tes cours en l'air. »

Bravo Aya, bravo. *clapclap*

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Kyo ? ;A;