Sujet: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Sam 28 Juin - 2:12
Cette journée était, pour Felix, des plus ordinaires. Si de nombreux élèves, ennuyés par un quotidien fade et morose auraient trouvé à redire à ce quotidien morose, là était pour lui une pause, une trêve. Nous étions vendredi et le jeune homme n’avait pas le courage de se pencher sur l’atroce pile de devoirs qui l’attendait. Les devoirs! Ce simple mot suffisait à provoquer en lui des éruptions cutanées. Ou des crises d’angoisse. A la réflexion, les crises d’angoisse étaient sans doute l’hypothèse la plus plausible. Mais aujourd’hui, aucun accident de la sorte ne s’était produit car notre petit Anglais, au réveil, ne s’était donné qu’un seul mot d’ordre: profiter de cette journée. Sa propre version du Carpe Diem, en quelque sorte.
Par chance, un de ses professeurs était absent, ce qui lui avait permis de se dérober à de laborieux cours plus tôt que prévu. Il errait par conséquent dans les couloirs parfaitement détendu, n’hésitant pas à siffloter, les bras croisés derrière la tête. Il ne regardait pas où il allait et tituba à plusieurs reprises mais, par chance, aucune âme n’observa la scène. Alors qu’au dehors avait régné toute la matinée un soleil radieux, des pluies diluviennes s’abattaient à présent sur le pensionnat. Dommage! Felix aurait été ravi de s’installer dans les jardins afin de s’adonner à son passe-temps favoris: le dessin. Le temps ne le permettant guère, il se rabattit sur la salle de repos, songeant que le destin avait décidé de contrarier ses plans. Il aurait été plus épanoui proche de la nature, cette nature qui l’apaisait. Tant pis!
A sa grande surprise, la salle était vide lorsqu’il s’y installa. Tout dans cet endroit, pourtant, avait été étudié pour donner aux alentours des allures confortables. Des coussins multicolores, des chaises de plastique aux teintes chatoyantes étaient disposées ça et là afin que les élèves puissent discuter en dévorant biscuits, sucreries et gorgées de café. Toutefois, ce jour-là, Felix n’avait personne à qui parler et tout n’évoquait que solitude. Une solitude qu’il affectionnait malgré tout.
Balayant la salle du regard, il s’installa à la table la plus proche de la fenêtre. De tout temps il avait eu ce besoin constant de se trouver près d’une ouverture sur le monde. Comme une échappatoire qui, par un simple coup d’oeil, lui permettrait de rejoindre un autre monde.
Un autre monde. Tel était ce à quoi il aspirait. C’était une conception certes naïve, mais il était trop jeune pour abandonner des idylles si poétiques. Pour ce faire, il s’inventait des mondes. Dans l’imaginaire se situait son refuge. Felix déplia sur ce qui lui faisait office de bureau un carnet à couverture de cuir où étaient entreposées ses oeuvres. Un carnet de croquis. Il se concentra au hasard sur une page et, de quelques coups de crayons, y dessina un dragon.
Le jeune homme ne témoignait d’aucune affection particulière pour les reptiles. Les serpents et autres lézards avaient tendance à le laisser indifférent. Il les respectait comme il respectait tous les autres animaux. Dans le cas des dragons, pourtant, les choses étaient différents. Ils avaient un aplomb, une fierté qui avaient toujours fasciné Felix.
L’aplomb, la fierté... Tout ce qui ne le représentait pas. Qu’importait! Il traça des lignes, encore et encore. Le crissement du crayon sur le papier le relaxait, tout comme l’odeur légère du crayon de bois qui lui rappelait de de doux souvenirs. Tout était si parfait! Rien ne pourrait venir troubler cette tranquillité! A moins que...
La porte, tout à coup, dans un grincement plaintif, s’ouvrit. Pris de panique, Felix chercha en hâte un endroit pour se cacher, mais il était déjà trop tard. Il mit alors au point une toute nouvelle tactique: feindre l’indifférence. Il se pencha sur son carnet à dessin, le nez prêt à frotter le papier et ne décrocha mot. Il ne prit même pas la peine de s’assurer qui était entré dans le foyer. Néanmoins, il n’était pas sans ignorer que sa capacité à se prétendre invulnérable n’était que très limitée.
Bientôt il n'aurait d'autre choix que d'échanger un bonjour, un salut ou n'importe quoi d'autre. Restait à savoir ce que serait ce n'importe quoi...
Dernière édition par Felix Chester le Jeu 6 Nov - 15:59, édité 1 fois
Heto Azeka
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Sam 28 Juin - 15:21
Heto Azeka a écrit:
Au début de sa journée, Heto affichait son naturel et éternel sentiment qu'on pourrait qualifier de blasé. Toujours ses pupilles rétractées aussi rouge que le sang qui dévoile son mépris envers le monde entier, toujours les sourcils légèrement froncés comme si la haine ne l'avait jamais quitté depuis le jour de sa naissance, toujours les lèvres neutres qui se décideront sans doute jamais à s'étendre pour un sourire, toujours cette expression colérique pleine de reproche qui menace d'un unique regard quiconque ose lui parler, faisant reculer les inconscients trop faibles qui essayaient de lui adresser un mot.
Quand son réveil-matin se déclencha pour massacrer Heto d'une alarme des plus bruyantes, son premier réflexe était de frapper d'un poing fermé accompagné de la rage d'un feignant, la pauvre machine qui n'avait fait que son travail, celui-ci étant de lever le dormeur avant qu'il ne rate ses cours. Mais à quoi bon ? Heto n'avait pas envie de se mettre à bosser, écouter les leçons ennuyeuses des professeurs qu'il n'apprend jamais ou tenter de résoudre un calcul de mathématiques auquel la logique lui échappe totalement. C'est qu'ils vont lui faire surchauffer le cerveau en lui posant des questions trop compliquées sur des matières liées aux sciences.
Le jeune homme sortit finalement de son lit, laissant son amour de matelas seul, abandonnant sa douce couette. Il s'habilla de vêtements sans couleur, comme d'habitude, mais ne savait pas que son simple T-shirt à manche longue plutôt léger n'était pas conseillé avec la météo qui l'attendait dehors. Quand l'adolescent sortit de sa chambre, il découvrit que les couloirs étaient vide, tous les autres élèves semblaient être en train d'étudier. Heto fut alors guidé par un son qui lui était familier, celui de la pluie.
C'est que cette journée commençait bien ! Azeka aime ce genre de temps, juste pour ressentir les sensations qu'il apporte. Celle du vent glacial qui s'acharne au point de vous arrachez la peau à chaque coup qu'il vous porte, celle des gouttes qui coulent le long de votre visage comme des larmes de tristesse, celle d'un froid affreux qui vous fait frissonnez de tout votre corps, celle d'un air pur et glacé qui vous réveille les poumons avec violence.
L'albinos n'hésita pas une seconde avant d'aller sous cette pluie. Le jardin était calme, l'herbe était aussi humide que fraîche et chaque brin portait à son bout une petite perle d'eau qui faisait briller la pelouse avec de superbes reflets. Heto restait là, immobile sous les nuages gris qui déversaient tant de peines sur lui, comme si le ciel voulait compatir à sa douleur intense dont il souffrait sans se confier.
Mais voilà, il fallait bien qu'il rentre avant qu'un pion ne le surprenne, c'est que les heures de colle croulaient sur lui et qu'une de plus ne l'arrangeait pas vraiment. Direction l'intérieur de pensionnat Hikage. Enfin dans l'enceinte du bâtiment, l'albinos continua de marcher alors qu'il laissait des flaques d'eau à chaque pas. Trempé, il claquait des dents en sentant le tissu mouillé qui le torturait en se collant à lui, le garçon devait trouvé un endroit où se réchauffer au plus vite.
La salle de repos n'était pas mal, il ouvrit la porte en découvrant qu'une unique personne s'y trouvait, peu importe. Heto s'approcha du chauffage en profitant du souffle brûlant qu'il lui offrait. D'un geste, l'asocial secoua ses cheveux blancs comme neige qui gouttaient sur le tapis. Puis l'albinos observa discrètement l'inconnu.
À peu près sa taille donc dans la moyenne, sa corpulence est maigre également, de longues jambes qui lui donne une allure assez spéciale, pas de musculature apparente, des cheveux châtains plutôt simple et...Sa description de ne pouvait pas continuer vue que son sujet était presque aplati sur une feuille de dessin.
Heto s'approcha d'un pas lourd vers l'artiste et se plaça à côté de lui avec un côté intimidant qu'il donnait inconsciemment. Soudainement, il attrapa sa tignasse teintée caramel pour jeter un coup d'œil à l'œuvre.
"Un dragon...?" Pensa-t-il
Et aussi vite que sa précédente action, il retira ses ongles de la chevelure du dessinateur en examinant sa réaction. C'est que ça l’intéressait de voir son visage...
L'asocial n'est pas du genre à illustrer des choses qui sortent de la réalité, bon ce n'était pas de l'art abstrait, mais ça représentait une créature imaginaire, son avis est très fermé sur ce cas-là : pourquoi faire vivre quelque chose qui n'existe pas ? Cette vision lui a valu plus d'un zéro en art plastique !
Felix Chester
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Dim 29 Juin - 18:19
Que l'on vienne troubler la tranquillité de Felix était presque devenu une habitude. Tous ses congénères ne pouvaient pas constamment être d'un calme olympien, c'était un fait! Qu'on lui agrippe les cheveux, par contre, était une nouveauté! Le jeune homme tressaillit sous le coup de la surprise. Lui qui détestait qu'on le touche, c'était la combinaison gagnante! Cramponné à son crayon, il releva brusquement la tête et dévoila un visage cramoisi. L'élève de troisième année se montrait en vérité si crispé qu'il en perça la feuille de papier du bout de son crayon. Il étouffa un soupir et lâcha, lui qui d'ordinaire ne haussait jamais le ton: «Shit!»
Felix était bien plus inquiet à propos de ses oeuvres d'art qu'à propos de l'affront qu'on venait de lui faire, et qui, pourtant, aurait dû le pousser hors de ses gonds. Mais il cherchait à se contenir, prétendant l'impassibilité. N'était-ce donc pas ce que sa culture lui imposait?
Le jeune homme se passa une main dans les cheveux et ne put toutefois s'empêcher de lancer au fauteur de troubles un regard agacé. Bien entendu, ce n'était pas la première fois qu'il se trouvait en pareille posture, mais un détail, cette-fois-ci, différait. Cette fois-ci, un étranger s'était immiscé dans son monde.
Lorsque l'intrus avait pénétré dans son sanctuaire, Felix ne lui avait pas accordé un regard. Ca n'avait aucune importance, après tout! Cependant, il avait le pressentiment d'avoir déjà ressenti cette présence...
Des milliers de pensées se bousculaient à cet instant précis dans son esprit. S'il récapitulait les instants qu'il avait jusqu'alors vécus à Hikage, il lui fallait se rendre à l'évidence: aucune transformation n'avait opéré sur son caractère.
Peut-être était-ce là une occasion, une chance à saisir pour enfin faire comprendre qu'il n'était pas aussi simplet que nombre de ses camarades le laissaient entendre. Felix croisa les bras, pris une profonde inspiration, et s'écria tout à coup, s'efforçant de feindre la conviction:
« Qu'est-ce qui te prends? T'as un problème?»
A la suite de cette tirade, il détailla enfin la personne qui se trouvait face à lui. Un jeune homme d'une corpulence moyenne, des cheveux blancs comme neige et un regard qui n'augurait rien qui vaille. A cet instant précis, le jeune homme compris qu'il avait commis une erreur. Ce garçon était dans sa classe, il l'avait déjà aperçu quelques fois. Et le moins que l'on puisse dire est que l'amabilité n'était pas son point fort.
Felix se refusa à déglutir bruyamment. Surtout, ne pas laisser sous-entendre un signe de faiblesse, ne pas laisser transparaître à quel point il était terrorisé! Il n'était pas sans ignorer, cependant, que, si les évènements dégréaient et se transformaient en bataille rangée, ce serait un combat déjà perdu. Il avait une silhouette si frêle... A moins que le véritable courage ne se trouve ailleurs.
Pourquoi tout n'avait-il pas pu commencer par une poignée de main cordiale?
Heto Azeka
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Dim 29 Juin - 22:02
"Shit !"
Heto semblait avoir décelé un accent anglais dans le langage -bien que vulgaire- de l'inconnu qui exprimer un certain mécontentement face à l'attitude de l'asocial. Celui-ci le reconnut, étrangement, n'était-ce pas celui qui rester toujours seul et préférer rester près d'une fenêtre plutôt que de s'ouvrir au monde qu'on lui offrait au pensionnat ? Oui, c'était bien le garçon rêveur qui ne paraissait pas affecter par cette solitude. Heto ne lui avait jamais adresser la parole, s'occuper d'un autre adolescent isolé, ce n'est pas son genre, il ne veut pas d'un poids en plus. Mais la victime n'avait pas l'air de se laisser faire aussi facilement, elle répliqua ensuite :
"Qu'est-ce qui te prends ? T'as un problème ?"
...Oh voilà quelque chose qui risquait d'énerver l'albinos au plus au point car, l'ayant prit comme une sorte de provocation, celui-ci comptait bien se défendre face à une telle réaction. C'est vrai, il ne s'attendait pas à ce changement violent de comportement, cet inconnu était si calme au départ que c'était plutôt étonnant. Mais Heto n'affichait pas de la surprise, loin de là : Ses sourcils se froncèrent, son visage commençait à se crisper de colère, son regard devint noir comme assombri par une grande rage. Ce jeune homme est sans doute l'un des élèves qui perd le plus vite son sang-froid et dont la seule répartie se présente par la violence.
La salle de repos était soudainement très silencieuse avec une pression angoissante dont Heto était le responsable. Le jeune homme agressif se pencha tout doucement sur Félix en plongeant son regard obscur dans le sien pour murmurer :
"Je m'ennuie."
D'un coup, Azeka attrapa le col de l'artiste pour le soulever de sa chaise, être face à face avec son nouvel adversaire, tenant fermement son haut entre ses doigts, il lança alors d'une voix grave et froide qui se voulait intimidante :
"Mais tu vas m'occuper."
Le jeune homme leva son poing serré près à frapper l'artiste, mais un problème l'arrêta dans son envie de bagarre. Ses vêtements encore humides à cause de la pluie lui collaient à la peau, ses cheveux encore mouillés par le temps morose lui gouttaient sur le visage en descendant pour atteinte les épaules et le torse. Tous ses éléments déclenchèrent un frisson glacé dans le dos d'Heto, et le résultat était qu'il se mit à trembler de froid.
Comment se battre quand on est dans un état aussi pitoyable ?
L'adolescent faisait peine à voir, en train de se mettre dans une fureur sans nom pour des mots, grelotter au point d'être presque paralysé, cet inconscient devait avoir attrapé une bonne grippe avec ses idées qui ne font preuve d'aucune raison !
Heto était partagé entre deux choix : Se battre malgré cette condition qui l'empêchait de faire le moindre mouvement sans claquer des dents ou lâcher l'individu pour aller se réfugier près du chauffage et tenter de se sécher un minimum.
Felix Chester
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Dim 29 Juin - 23:15
Felix se souvenait clairement, à présent, avoir aperçu cet élève à son arrivée. Il était difficile de ne pas le remarquer après tout. De plus, de nombreuses rumeurs circulaient à son sujet. Mais le jeune homme, pour en être lui-même victime depuis sa plus tendre enfance, savait qu'il était plus sage de ne pas se fier aux bruits de couloir. L'une d'elle, pourtant, lui apparaissait fondée: de nombreux élèves de sa classe chuchotaient, durant les pauses, que cet Heto Azeka n'était pas fréquentable. On le jaugeait de sobriquets plus ou moins gratifiants, on le disait froid, distant, taciturne, et bien d'autres choses encore. Et, à en juger par son attitude, tout était maintenant clair comme de l'eau pour le petit anglais. De plus, au vu de ses traits renfrogné, il comptait qu'il l'avait offensé, il n'avait plus aucun doute à ce sujet.
Ce qu'il ignorait, en revanche, était que le pire était à venir. Heto, soudain, le saisit par le col de sa chemise et le souleva sans scrupule. Une fois de plus, Felix crispa les poings. Cette posture n'était pas à son avantage! Il lui fallait réagir au plus vite! En outre, tous ses membres tremblaient, mais nul n'aurait su dire s'il s'agissait là d'une crise de tétanie due à l'angoisse ou si la colère l'envahissait au point qu'il ne puisse plus contrôler ses actes.
L'espace d'un instant, il songea à se débattre, à prendre sa revanche sur cet énergumène. Sur lui et sur tous les autres! Pour quelques secondes, Felix sentit poindre en lui un désir de revenue. Peut-être une once de fierté mal placée s'éveillait-elle en lui et brûlait telle un feu démoniaque.
Il s'imagina se dégager d'un coup de pied, un violent coup de pied qui suffirait à immobiliser son attaquant. Ce ne serait qu'un coup de pied, après tout, un coup de pied, rien de plus. Plongé dans un tel état de rage, il n'envisageait pas une seconde les conséquences qu'une réaction aussi puérile pourrait avoir. Puis, il ferma les yeux un court instant. Prendre le temps de réfléchir, de se calmer enfin.
A la suite de ce bref interlude, le naturel candide de Felix, pourtant, ressurgit au galop et, sans chercher à se défendre, il se prit à réfléchir longuement. De Heto Azeka il ne connaissait que ce qu'on lui avait rapporté. On avait dit de lui qu'il n'avait que peu d'amis, qu'il était un garçon solitaire, qu'on le craignait aussi. Mais, à quelques détails près, on aurait pu formulé à son égard les mêmes interrogations, le même scepticisme. Peut-être cachait-il une blessure, ou le besoin d'être écouter, de trouver une oreille attentive, un ami fiable.
Mais même Felix, dans toute sa naïve bonté, n'était pas prêt à endosser ce rôle. Il n'en était pas capable, il n'en avait pas la force. A moins que...
Tout à coup, son rival se mit à frissonner, à tousser. Le jeune homme, oubliant subitement toute sa rancoeur, s'enquit, dans une inquiétude sincère:
«Hey, ça va?»
Ca va. La question à ne pas poser à une personnalité comme Heto car, il le présupposait, elle n'aurait pour effet que de l'agacer. Au mieux, il ne récolterait qu'un coup de poing au visage, au pire, son ennemi chercherait à l'étrangler. A ce stade, toutes les hypothèses lui paraissaient plausibles.
Comme à son habitude, Felix jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Ce signe indiquait qu'il était redevenu lui-même, Felix Chester,niais, incrédule et peut-être trop honnête pour ce monde.
Heto Azeka
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Lun 30 Juin - 0:31
"Hey, ça va ?"
Ces mots résonnaient dans l'esprit d'Heto.
Cette personne qu'il tenait par le col pour le frapper de toutes ses forces, lui demandait s'il allait bien. C'était pour narguer son agresseur afin de le provoquer encore plus peut-être ? Non, c'était de l'inquiétude envers un autre jeune homme qui tremblait de froid.
L'asocial ne pouvait plus lui porter le moindre coup, ces paroles le retenaient dans sa violence. Il était incapable de massacrer un élève qui lui porte un peu d'attention, l'albinos n'en avait pas l'habitude.
L'albinos gère toujours ses problèmes seul dans son coin, il n'est pas du genre à se confier à n'importe qui pour déballer sa vie, c'est plus la personne qui va supporter le poids d'une vie difficile sans se plaindre, celui qui va souffrir d'une douleur atroce en silence, l'adolescent qui voudrait hurler sa rage envers le monde entier, mais qui ne finit toujours pas s'enfermer dans la solitude pour éviter d'avoir plus de soucis.
Ah...Ce Heto, toujours a rejeter les autres en pensant qu'ils seront la cause de sa prochaine détresse comme dans son passé, ses plus lointains souvenirs ne lui apportaient que de la peine qu'il cachait sous une carapace que les élèves d'Hikage craignaient, ils n'osent pas s'approcher d'un type comme lui.
Son expression devenue alors celle d'un jeune homme intrigué qui se perdait dans des interrogations sans fin. Son regard, qu'il détourna d'ailleurs, reprit ses reflets de rubis pour que ses yeux rouges rayonnent de nouveau. Ses doigts s'enlevèrent doucement du haut de l'inconnu pour le libérer de son emprise. Après avoir lâcher sa victime d'un façon qui était loin d'être violente, Heto se demandait ce qui l'avait poussé à ne pas s'en prendre à cet élève.
Félix aurait-il quelque chose de spéciale qui réussissait à calmer un monstre en colère avec des mots ordinaires ?
Sans doute. Mais en tout cas, l'asocial ne lui avait fait aucun mal, celui-ci s'approcha une fois de plus du chauffage, posant ses mains sur la surface qui lui brûlait légèrement le bout des doigts. Il s'assit lourdement en collant son dos à la source de chaleur pour reprendre une température normale. Ses tremblements se calmèrent enfin tandis qu'il fermait les yeux pour profiter de chaque souffle qui le réchauffait.
"C'est qui ce mec...?" se demanda intérieurement Heto.
Felix Chester
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Lun 30 Juin - 1:25
Heto finit par relâcher, tant bien mal, l'étreinte qu'il exerçait sur le col de la chemise de Felix et ne décocha mot. L'intéressé, quant à lui, n'esquissa pas le moindre sourire, préféra une nouvelle fois détourner le regard. Ce regard fuyant pour lequel il se méprisait temps. Pourquoi ne pouvait-il pas, comme tous les jeunes hommes de son âge, engager des conversations banales et futiles à propos de musique, de livres ou de jeux vidéos? Pourquoi les mots peinaient temps à franchir le seuil de ses lèvres comme piégés dans les tréfonds de sa gorge?
Un silence gênant planait à présent dans la salle. Aucun des jeunes gens ne parvenait à faire le premier pas - si premier pas il y avait à faire, au vu des circonstances. C'était là le genre de silence que Felix avait toujours redouté, et celui dans lequel, pourtant, il se retrouvait le plus souvent plongé. Une existence paradoxale.
Comme auprès de tous ceux qu'il avait rencontré entre les murs du pensionnat - et ils n'étaient que peu nombreux-, il demeurait mu par la timidité, se demandant comment il pourrait entamer la conversation. Qu'est-ce qui t'amènes ici? On est dans la même classe, non? C'est bien toi, Heto Azeka? Des questions qu'il aurait pu formuler, mais elles lui paraissaient d'une telle morosité qu'il leur jugea préférable ce profond silence qui l'angoissait tant. Sans doute était-ce là des sujets d'adolescents normaux, que quiconque aurait mis en avant afin de briser la glace. Mais pas Felix Chester. Il détestait parler, plus encore pour ne rien dire. A quoi bon babiller pour brasser de l'air?
Cependant, il était plus oppressant encore de se trouver entre ces murs en présence d'un étranger. D'ailleurs, s'agissait-il d'un étranger ou d'un camarade de classe? Felix ne savait plus comment le considérer. Pour mettre fin au trouble causé, la plus simple des solutions aurait encore été de quitter la pièce, de voguer vers d'autres horizons, mais au fond de lui-même, il n'en avait pas envie. Une petite voix au creux de son oreille lui murmurait de rester.
Et puis... Il avait,en quelque sorte, quelqu'un sur qui veiller, à présent. Du moins pour quelques heures. Prenant son courage à demain, il s'avança, tendit une main amicale et, comme s'il avait lu dans les pensées de Heto, déclara, d'un ton presque solennel:
«Au fait, moi c'est Felix Chester!»
A la réflexion, peut-être disposait-il déjà de cette information.
Heto Azeka
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Mer 2 Juil - 21:22
"Au fait, moi c'est Felix Chester !"
Lança le jeune homme comme si Heto n'était qu'un élève de sa classe, alors que celui-ci l'avait quand même menacé et ne montrer aucune volonté à s'ouvrir aux autres et encore moins quand on lui demande son nom.
L'adolescent aux cheveux blancs resta silencieux en le fixant, cherchant à comprendre ce que voulait ce Felix. Etait-il en train de se moquer de l'albinos en le narguant ou était-il en quête de faire connaissance avec lui, oubliant la violence du destinataire. L'asocial s'interrogeai en le regardant, le garçon n'avait pas l'air bien méchant, la raison la plus logique de ses paroles était celle d'un individu qui se renseigne sur un autre, pourquoi faire compliquer ?
"Je..."
Heto avait tenté de se présenter.
Mais soudain, un bruit résonna dans tous les couloirs du pensionnat, comme un coup de massue atroce et brutal qui s'acharnait dessus. Un son assourdissant qui risquait de détruire le toit qui les protéger de la pluie, celle-ci était devenue pire et se transformer en une véritable inondation dans le jardin où se trouvait Heto auparavant. L'eau coulait le long de l'herbe désormais noyer dans cette marée infernale et des fenêtres bien tristes du bâtiment qui dévoilait le temps dangereux qui se présentait dehors. Le décor était déprimant mais surtout inquiétant, le tonnerre frappait de toutes ses forces sur Hikage, provoquant des inquiétudes dans les salles de cours. Cet orage était affreux quand il tapait en faisant douter le plafond de sa solidité !
Et c'est là que les ampoules s'éteignirent. Plus aucune lumière ne s'offrait aux étudiants affolés ! Une panne de courant envahissait l'endroit plongé dans un environnement morose. La salle de repos devint une palette de nuances grises, elle n'était pas plongée dans le noir, mais tout était si sombre et sans couleur...
Heto se leva pour observer le résultat de cette météo et s'approcha du garçon brun pour demander d'une voix grave et froide qui était, sans aucun doute, intimidante, ce genre de ton qui vous donne des frissons au point d'avoir envie de fuir à toutes jambes en l'entendant, une question assez étrange:
"Pourquoi m'adresses-tu la parole alors que j'ai voulu te massacrer ?"
Le problème -enfin, le plus important pour Félix- c'est que l'albinos était terriblement effrayant : Ses yeux rouges si intenses brillaient, un éclat si appuyer que son regard semblait transpercer l'obscurité, son expression colérique qui n'affichait que du mépris, une démarche lente et imposant ; cette attitude terrifiante était accentuée par les coups de tonnerre qui ne cessait de s'abattre sur eux pour éclairer moins d'une seconde le visage terrifiant d'Heto, l'ambiance pesante du danger imminent, la solitude entre ces quatre murs qui donnait une impression d'être dans une prison glauque avec un tueur en série rempli de cruauté dans sa cellule...
Felix Chester
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Jeu 3 Juil - 21:44
Felix se renfrogna rapidement quand il constata que sa tentative d’approche s’était soldée par un lamentable échec: il ne connaissait le nom d’Heto que pour l’avoir au préalable entendu. S’il n’était pas sans connaître le naturel froid et agressif de celui-ci, que nul ne pouvait ignorer, il blâma immédiatement son manque de tact. Il en était toujours ainsi: le jeune homme faisait toujours de la faute sienne, mais lorsqu’il se trouvait confronté à des interlocuteurs fort peu loquaces. De longues minutes durant, il rumina dans le creux de son esprit ce qui, de son attitude aurait pu contrarier le jeune homme. Son empathie le perdrait! Empathie ou hyper empathie? Nous ne saurions dire.
Trop occupé à se flageller les neurones et à tisser dans son cerveau des noeuds plus solides encore que ceux de la marine royale, l’élève anglais n’en avait pas même remarqué que, dehors, alors que des détails le préoccupaient, le ciel, lui, se déchaînait. Des éclairs perçaient un ciel gris perle tandis qu’à l’orée des jardins mugissait le tonnerre. Une scène apocalyptique. Ou digne d’un film d’horreur. Il y avait, pourtant, dans la colère des évènements, comme une majesté, comme un salut dans la fougue de cette nature presque anthropomorphique.
L’espace d’un instant, Felix se perdit à la contemplation du spectacle qui se déroulait au dehors et il envisagea que tout n’était pas si différent de la situation dans laquelle il était empêtré: les grognements sourds de l’orage lui rappelaient sans conteste le manque d’entrain que mettait, en apparence, Heto Azeka en toute chose. Quant aux branches des arbres qui pliaient sans pourtant céder, elle lui ressemblaient à s’y méprendre: le jeune homme cherchait à se battre, à résister, alors qu’il avait conscience d’être confronté à plus fort que lui. Il esquissa un sourire à cette pensée. Il s’était fixé inconsciemment un but: ne jamais abandonner.
Un brusque éclat, pourtant, arracha Felix à ses tourments. Sonné, légèrement perdu, un laps de temps certain s’écoula avant qu’il ne comprenne que la salle entière avait été plongée dans le noir. Une coupure de courant! Un crissement parvint à ses oreilles. Peut-être n’était-ce, après tout, qu’une ampoule usagée que les rouages du temps avait fait exploser. Il n’y avait qu’un moyen de le savoir: s’approcher d’un interrupteur. Mais, dans une obscurité pareille, ce ne serait pas une mince affaire! Le jeune homme avança de quelques pas, à tâtons, cherchant à se rapprocher d’un mur, à trouver un repère. Il heurta une chaise par inadvertance, étouffa une protestation. Encore une chance que Felix n’ait jamais eu peur du noir! Oh bien sûr, il avait de multiple craintes, cependant, il n’était pas assez crédule pour croire que des monstres tapis dans la pénombre ou dans le placard s’apprêtaient à lui sauter à la gorge. Ce n’était que des enfantillages, des fadaises! N’est-ce pas?
Une petite pointe d’anxiété au creux de la gorge, Felix balaya en vain la salle du regard avant de tomber nez à nez avec... Une paire d’yeux rouge sang. Il étouffa un cri, tomba à la renverse et, haletant, se releva enfin. Instinctivement, il s’adossa au mur, à demi-recroquevillé, les mains repliées sous les genoux. Un léger manque de jugeote: s’il se faisait attaquer, il ne disposerait pas d’assez de temps pour se défendre, contre-attaquer. Le jeune homme prit une profonde inspiration: se montrer courageux, toujours se montrer courageux... Il martelait ceci en son for intérieur, comme une incantation destinée à le protéger du mauvais oeil.
Enfin, il comprit: cette paire d’yeux appartenait à Heto ce qui, somme toute, ne fit qu’accroître sa peur. Une peur qu’il nourrissait lui-même et qu’il s’efforçait, pourtant, de cacher. Une chance qu’on ne puisse pas deviner, dans la pénombre, l’expression de son visage contrit.
Une idée farfelue, soudain, fusa dans l’esprit de Felix et il bafouilla, complètement effaré:
«Est-ce que tu serais...un loup-garou?»
Felix, tu as passé l’âge de croire aux histoires de fantômes! Quand bien même... Il y avait dans cette école une atmosphère étrange. Il tressaillit, chercha une fenêtre par laquelle il pourrait peut-être s’échapper en cas de besoin. Il n’était pas couard, loin de là, mais en des circonstances aussi exceptionnelles, la survie prévalait.
Par ailleurs, c’était indéniable: on avait souvent dit de Heto qu’il se comportait comme... un animal. Cette pensée glaça le sang du jeune homme. Il peinait déjà à appréhender les chiens de taille imposante, comment pourrait-il, si un tel drame advenait, faire le poids face à un loup-garou? Probablement pas, cette-fois-ci, en l'appâtant avec du sucre et des biscuits. Dommage!
Heto Azeka
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Mar 8 Juil - 0:51
Un loup-garou ?
Certes Heto a l'air d'un monstre, mais là, il aura tout entendu !
Même si le plus souvent l'albinos était traité de vampire à cause de ses yeux rouges aux pupilles rétractées, à sa peau très pâle, à ses cheveux blancs ou même son expression froide. Mais son côté animal pouvait aussi être très présent à cause du virus...
Oh le jeune homme pouvait bien s'amuser un peu avec sa nouvelle victime, c'est qu'il s'ennuie l'asocial mais qui n'a pas de tendances sadiques, pourtant, qui ne se serait pas divertit en effrayant un adolescent apeuré par votre attitude ? Non...ce n'est pas le genre d'Azeka, celui-ci attire tellement la crainte mais sans le vouloir, c'est comme une fardeau qu'il porte malgré lui.
Heto ne voulait pas lui faire peur, ce n'était pas son but, et étrangement, il avait envie de le rassurer, c'était bien la première fois. Mais l'élève avait l'air si inoffensif que le jeune homme aux cheveux blancs n'arrivait pas à lui exprimer le moindre mépris. Félix n'était pas comme ceux qui le juger d'un coup et le fuyez, non, il avait tenté de faire sa connaissance, ce qui avait touché le "loup-garou".L'asocial soupira en tentant de calmer Chester
"Non, je ne suis pas un loup-garou, espèce d'abruti."
Mais comme d'habitude, ça n'était pas sorti comme prévu, la manière douce n'était pas dans les gênes d'Heto il faut croire...
"Par contre, je peux prendre ma forme animale pour te dévorer, broyer tes os entre mes crocs acérés afin de déchiqueter ta chair entre tes entrailles pour laisser couler ton flux vital sur le sol, te vidant de ton sang ainsi que de ton espoir de vivre. Je vais me délecter de ta carcasse ouverte en regardant ton cadavre pourrir avec satisfaction. Hm je sens déjà ta peau en putréfaction qui restera sur le parquet tandis que je rigolerais à m'en briser la voix !"
Roh ! Bien sur qu'il n'a pas dit ça ! Il se contenta juste de rajouter :
"Le courant va revenir dans quelques minutes normalement."
Azeka avança à tâtons pour arriver à son sac à dos, le jeune homme fouilla dans toutes les poches jusqu'à sortir un briquet.
"Tu vois avec ce briquet je vais brûler ton corps pour le réduire en cendre car je suis un dangereux pyromane qui adore cramer ses victimes pour observer les flammes emportaient ses crimes en Enfers. Je vais profiter de ta scène de massacre qui représente une mort lente et douloureuse où chaque de tes membres se retrouveront calciner par mon sadisme et le feu intense qui ravagera tout ton être."
Roh ! Bien sur qu'il n'a toujours pas dit ça ! Il se contenta juste d'allumer le briquet pour éclairer un minimum les deux individus de cette petite flamme toute faible qui tuait l'obscurité, le noir osant pénétrer dans le rayon de ce minuscule bout de feu se retrouver plonger dans la chaleur de cette lumière...
Heto se servait beaucoup de se briquet pour brûler ses résultats en matière de sciences, surtout les mathématiques. Des zéros, des cendres, des zéros, et des cendres ! Chaque mauvais contrôle finissait ronger par le feu. Pas question de garder ces papiers porteurs de conflits, et le bulletin n'allait pas échapper à ce destin funeste.
En tout cas, l'albinos avait fait un effort pour se...Sociabiliser ? Ou plutôt aider un élève ? Sans doute, les deux.
Felix Chester
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Jeu 10 Juil - 21:36
Un profond sentiment de soulagement s'empara de Felix. Il esquissa un sourire décontracté, un sourire qu'on ne pouvait distinguer dans cette obscurité. Le jeune homme se contint de pouffer de rire. Evidemment que non, Azeka n'était pas un loup-garou! Quel buse il faisait, parfois! Gêné, l'Anglais se frotta l'araire du crâne et, comme pour se rattraper, bredouilla, gêné:
«Ouais, je m'en doutais un peu! Je disais ça pour plaisanter!»
Il feignit un ricanement, qui se poursuivit en un raclement de gorge. Haha. Hum. Je plaisantais? Ah vraiment? Quelle mauvaise foi, Felix Chester! En outre, bien trop soucieux de ne pas passer pour un lâche aux yeux de tous, le jeune homme ne releva même pas qu'on l'avait traité d'abruti. Ce genre de détail, à vrai dire, lui échappait complètement tant il lui était ordinaire d'être affublé de pareils sobriquets. Il se recroquevilla dans un coin de la pièce, le visage toujours fendu du même sourire béat. Celui de l'innocence.
Lorsqu'Heto affirma que le courant reviendrait bientôt, Felix approuva d'un simple hochement de tête. Parler avait toujours été pour lui une épreuve et, coincé ici, il avait déjà dépassé son quota. Bien sûr, le jeune homme s'efforçait de se montrer courtois, mais il lui en coûtait terriblement. Comme si chaque mot franchissant le seuil de ses lèvres était un coup de poignard assené dans le dos.
Ainsi, lorsqu'un profond silence envahit les lieux, un sentiment de tranquillité envahit Felix. Il se perdit à écouter le son du vent et de la pluie qui hululaient au dehors. Il chuchota à sa propre intention: «J'aime écouter la pluie qui tombe, c'est tellement apaisant.»
Toutefois, il releva brusquement la tête, inquiet, lorsqu'il comprit avoir fait cette révélation à haute et intelligible voix. Bravo Felix! Il allait encore passé pour un sacré phénomène! Dans deux semaines, on en parlerait encore dans les couloirs! Zut, zut, zut!
Le jeune homme avait simplement omis un détail: Heto Azeka, d'ordinaire, ne parlait à personne. Ceci, Felix l'avait presque oublié parce que les choses, en cette situation, semblaient légèrement différentes. Tout n'était pas, justement, comme à l'ordinaire.
Heto Azeka
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Lun 21 Juil - 3:54
Heto Azeka a écrit:
Une plaisanterie d'après lui...Heto se disait que le brun cherchait juste à rattraper cette faute qui était plutôt amusante quand on y pense. Mais l'albinos n'allait tout de même pas l'embêter avec ça, ce ne serait pas malin de le mettre encore plus mal-à-l'aise. Et oui ! L'asocial avait décidé de faire quelques efforts pour que l'élève soit un peu plus en confiance pour que leur conversation ne se résume pas à parler d'une coupure de courant bien ennuyante. Surtout qu'Heto avait sans aucun doute rater sa première approche, il avait effrayé le pauvre Félix !
"J'aime écouter la pluie qui tombe, c'est tellement apaisant." Lança Chester
C'est triste, la pluie, qu'est-ce que c'est triste. Les nuages sont gris cachent le ciel pour nous priver des rayons de soleil. La lumière est l'énergie de la joie et le mauvais temps montre son chagrin en pleurant toutes les larmes de son être sur notre monde qui est la meilleure raison d'une déprime. Même le beau temps ne se sent plus à sa place sur cette Terre qui le déçoit...La pluie défoule sa peine mais l'orage finit par s'abattre sur nous, dévoilant sa rage, hurlant sa colère en transperçant les épais nuages assombris d'éclairs si vives et rapides qu'elles nous narguent. À travers cette obscurité dans le ciel, elles apparaissent pour nous appâter avec leur lumière si impressionnante puis disparaissent pour nous remettre dans l'ombre, un tel sadisme est intolérable, mais si le sens de la vue n'est pas suffisant, l'ouïe en paye aussi les conséquences. Les bruits abominables massacrent nos oreilles de coups de tonnerre pour nous torturer l'esprit d'une peur incessante, l'angoisse de l'insécurité face à une telle puissance qui se présente sur nos toits. Pitié ! Pitié ! Rien de plus pire, mais de plus spectaculaire que la violence de l'orage, rien de plus triste, mais de plus apaisant que la douceur de la pluie...Mais arrêtons cette poésie inutile.
C'était le moment ! Azeka devait prendre la parole pour éviter un long silence qui se voudrait pesant, cette fois-ci, Heto Azeka dit l'asocial allait ouvrir la bouche pour laisser entendre le son de sa voix sans pour autant lancer des insultes ou des répliques pleines de mépris. Il prit une grande inspiration avant de dire:
"Moi aussi."
Tadaaa !
Il ferma ensuite les yeux, son air colérique avait laissé place à une sorte de sérénité, le jeune homme était calme dans cette ambiance devenue paisible. Et l'asocial rajouta finalement quelques mots.
"J'aime bien l'orage aussi. Il me fait sentir vivant dès qu'il frappe, ça me donne un sentiment de puissance..."
Oui...Heto se sentait bien faible face à ses problèmes, alors la violence du tonnerre, c'est un coup de courage qui le foudroie. C'est comme se remplir d'une force instable qui lui donne envie d'avancer malgré tout ce qu'il a vécu, un encouragement et une arme pour continuer cette vie.
Felix Chester
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Mer 3 Sep - 19:08
Sur ces mots, l'orage cessa. Le ciel, tout comme les battements de son coeur affolé, s'était apaisé en un éclair. S'il y avait bien une chose à laquelle le jeune élève de troisième année ne s'attendait pas, c'était de partager un quelconque trait de caractère avec celui que l'on taxait parfois de brute ou d'asocial. A cette pensée, une brise de mélancolie s'empara toutefois de Felix:le sobriquet de brute avait au moins l'avantage de signifier force et puissance. Des attraits qu'on ne lui prêterait jamais.
De temps à autre, lorsqu'il se levait le matin, il arrivait que Felix s'observe dubitatif dans le miroir de sa chambre pour n'en arriver constamment qu'aux mêmes conclusions désolantes. A chaque fois, le même spectacle effarant s'offrait à lui: il détaillait cette silhouette frêle, prête à ployer à la plus minime bourrasque. Ce corps étique dont aucun vêtement n'épousait parfaitement les formes. Cette armature, cette carapace sans muscles.
Soudain, le jeune homme se remémora une phrase qu'il avait entendue des années auparavant, quand il n'était qu'un petit garçon renfermé luttant pour se faire une place dans le milieu hostile des cours de récréation.
Tout avait commencé parce qu'un mastodonte de sa classe, grand et fort pour ses sept ans respectifs, avait décidé de s'en prendre au malheureux Felix Chester sans aucune raison apparente. L'enfant, qui répondait au nom de Wilbuthor, Felix s'en souvenait comme si c'était hier, s 'était tant délecté d'assouvir la violence contenue en lui qu'il avait laissé sur le visage de sa victime une marque violacée à l'oeil droit.
Le soir, en rentrant chez lui, Felix s'était senti si humilié qu'il s'était écrié, en rage, qu'il deviendrait le plus fort et se vengerait. Sa mère avait dénié d'un signe de tête et avait murmuré:
« La vraie force ne se trouve pas dans ce qui est bruyant ou impressionnant, elle se trouve ailleurs. »
Et, d’un geste de main, elle avait désigné le creux de sa poitrine, où bat le cœur, et sa tempe, proche du cerveau.
C'est sans conteste se remémorant ceci que Felix lâcha, de but en blanc:
« Oui, c’est impressionnant. Mais je suppose que la vraie force de chacun ne se trouve pas dans ses éclats guerriers mais dans sa capacité à réfléchir. »
Pour la première fois, il s’exprimait comme celui qu’il était vraiment et, si une âme plus mûre l’avait observée, peut-être aurait-elle formulé le constant que Felix Chester se montrait parfois plus mature que la plupart des enfants de son âge dès lors que s’estompait le masque de son apparente naïveté.
Heto Azeka
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Sam 4 Oct - 21:14
HRP:
Désolée du retard...J'ai hyper honte...
" Oui, c'est impressionnant. Mais je suppose que la vraie force de chacun ne se trouve pas dans ses éclats guerriers, mais dans sa capacité à réfléchir."
C'est faux.
Enfin pour Heto. Comment convaincre un enfant battu que le respect ne vient pas de la violence ? Oui, cette discussion risquait de se lancer dans un débat qui aurait pour titre "La crainte est une partie du respect, ou une pure soumission ?" En tout cas, pour Heto, la réponse était que la brutalité est une force qui attire le respect un point c'est tout. La soumission, ça, il connaissait. C'est souvent dans ce genre de conversation qu'Heto se souvient d'un passé sombre.
Un enfant seul dans sa chambre, recroquevillé sur lui-même dans un coin de ces quatre murs silencieux. Il pleure toutes les larmes de son corps, même en sachant que personne n'irait l'aider malgré ses larmes, personne n'entendrait ses pleurs de tristesse et de douleur, personne ne le sauverait de cet endroit. La porte s'ouvre soudainement, un homme imposant se trouve devant, les poings serrés, le regard froid, seuls ses iris rouges sang brillaient à travers l'ombre de la pièce. Le petit garçon écarquille les yeux et se plaque contre le mur de sa chambre, une peur intense s'empare de lui, tout son corps tremble, ce corps encore recouvert d'hématomes et de bleus, de marques aux poignets. Il se demandait lui-même pourquoi ses os n'avaient pas encore été fracturés pour finir en miette. Ses cries aiguës résonnent dans les couloirs froids et blancs de l'appartement.Les hurlements lui arrachent la gorge comme ses cordes vocales n'arrivaient même plus à démontrer toute sa douleur. Finalement, une de ses côtes droites finit par craquer sous un coup trop fort.
Oui Heto s'en souvient de toutes les fois où les urgences l'accueillaient pour un soi-disant accident.Bien sûr que les médecins en doutaient, mais comment prouver que son père qui était exemplaire en milieu professionnel, marié à une magnifique femme, avec laquelle il a eu un enfant, était un homme brutal ? La soumission, ça, il connaissait. L'albinos était un enfant violent dans son école primaire, c'était normal qu'un vilain garçon comme lui se blesse de temps en temps à faire des bêtises...
Heto finit par sortir de ses pensées au bout d'un moment. Il souleva l'une de ses manches pour dévoiler des marques sur son poignet, comme si quelqu'un l'avait empoigné si violemment qu'il en restait encore les hématomes dont la forme était semblable à des doigts. Hors le troisième ne semblait pas vouloir les dévoiler, juste les observer pour se demander si c'était un cauchemar, ou la réalité.
"Non. Une personne brutale sera respectée. La crainte permet de soumettre les gens qui te prennent de haut. Au moindre problème, il faut frapper ou se faire massacrer, c'est comme ça. Et si tu ne me crois pas, souviens-toi à quel point de trembler devant mon regard. Tu n'aurais pas pu m'insulter ou te battre contre moi avec une telle peur. Seuls les poings peuvent désarmer un homme, pas les mots.""
On sentait bien le vécu dans ses paroles. Les paroles d'un garçon qui avait été soumis toute sa vie par la violence. Comme si la haine était gravée dans son âme et que son air froid n'était qu'une face pour cacher en fait, une grande peine. Malheureusement pour ces genres de personnes essayant de ne pas montrer leur fragilité, ils restent des gens qui arrivent à passer outre cette carapace et trouver qui sont vraiment ces "faux-monstres". Peut-être Félix découvrira que la brute effrayante du nom d'Heto, n'est en fait qu'un enfant blessé.
Felix Chester
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Dim 2 Nov - 23:14
Le visage de Felix se renfrogna. Il ne pouvait pas concevoir qu’on puisse accorder autant d’importance à la violence. Bien sûr, la violence qu’Heto mentionnait n’était pas une violence gratuite, elle était simplement défensive, mais pour le jeune homme, elle n’était valable en aucun recours. Naïveté à l’appui, quiconque ne le connaîtrait pas aurait aisément pu croire qu’il avait été élevé en pleine campagne, par une douce famille de hippies prônant la non-violence et ne se nourrissant que de pouces de bambous. Toute exagération permise. Et pourtant, c’était loin d’être le cas.
Il avait grandi dans une capitale, où les tentations étaient fortes, tout comme le crime. Du moins, plus que dans des villes isolées. S’il n’avait jamais observé de ses propres yeux de vol à l’étalage, de braquage car blotti dans son cocon familial douillet, il n’était pas sans ignorer la réalité, que les sirènes stridentes de la police venaient de temps à autre lui rappeler. Mais, soyons honnête, un crime qui ne vous touche pas directement passera facilement inaperçu. Bien sûr, on pourra toujours s’exclamer « C’est horrible ! », « C’est affreux ! », cependant le sentiment de tristesse ou de rage qui nous envahit disparaîtra quelques instants plus tard, lorsqu’interviendra un élément qui nous concerne vraiment. C’est un sentiment des plus humains. Excepté pour ceux qui obéissent à une empathie plus forte que la moyenne.
C’était notamment le cas de Felix, et là était précisément la raison pour laquelle les propos de Heto le tourmentaient. Combien de fois s’était-il trouvé dans des situations sans ne pouvoir réagir ? Il contint une grimace de dégoût. Bien trop souvent. Extrêmement utopiste, il avait toujours espéré pouvoir voler au secours de la veuve et l’orphelin, ou du moins, de pouvoir porter secours à ceux injustement bafoués. Seulement, encore aurait-il fallu qu’il soit en mesure de s’aider lui-même. Inutile de le nier, il avait bien souvent été lui-même la victime de ces injustices pour ne pas avoir su se défendre, pour ne pas avoir su faire entendre sa voix. Dans une certaine mesure, Heto avait donc raison, mais le jeune Anglais refuserait sans nul doute de l’admettre. Bien sûr, comme tout le monde, des envies meurtrières lui avaient déjà traversé l’esprit, sans qu’il ne les assouvisse, évidemment. Il se cantonnait à croire qu’il existait une autre solution que de frapper du poing, au sens littéral du terme.
Peut-être était-il temps de tenter une once de réaction. Felix, comme à l’ordinaire, prit une profonde inspiration et lâcha, d’un ton le plus détaché possible, le regard légèrement fuyant:
« Je ne suis pas d’accord. Je veux croire qu’il existe un moyen de faire régner l’ordre, la paix et la justice sans forcément avoir recours à la violence. Et si je pouvais, je défendrai les innocents... Oui, c'est vraiment ce qui me tient le plus à cœur. »
C’était certes prononcé avec timidité mais si l’on avait ajouté à Felix Chester la confiance en soi, peut-être aurait-il pu être un bon orateur. Peut-être même un bon avocat, s’il tenait temps à faire respecter les principes moraux. Il ne restait plus qu’à ses mains de cesser de trembler, mais seul l’avenir dirait s’il en était capable.
Heto Azeka
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Sujet: Re: Halte! Qui va là? ( Heto & Felix) (TERMINE) Lun 3 Nov - 0:46
"Je ne suis pas d’accord. Je veux croire qu’il existe un moyen de faire régner l’ordre, la paix et la justice sans forcément avoir recours à la violence. Et si je pouvais, je défendrai les innocents... Oui, c'est vraiment ce qui me tient le plus à cœur."
Heto serra les dents avant de grogner comme un animal sauvage qui serait frustré :
"Tu ne pourras pas faire régner la justice avec ta répartie, et tu sais pourquoi ? Parce que tu as une réputation de soumis qui te colle à la peau, et j'avoue que je ne pensais pas que tu la respectais aussi bien."
L'asocial tenta de se calmer mais c'était bien difficile pour lui d'admettre qu'utiliser la force n'est pas une bonne solution, après ce qu'il a subit. C'est comme essayer de convaincre une malade mentale que ses délires sont dans le faux sans tenter de comprendre d'où lui vient cette folie.
Mais peu importe, l'albinos n'était pas d'humeur à raconter sa vie à un élève qu'il venait à peine de rencontrer.
"Je vois pas pourquoi je discute avec toi."
Heto soupire et se lève avant de se penche sur Félix pour se retrouver tout près de son visage, gardant son air mencant qui imposer qu'on l'écoute.
"N'essayes pas d'être un héros alors que tu n'es qu'une victime. C'est dangereux de vouloir jouer un rôle qu'on ne maîtrise pas. Il vaut mieux que tu te fasses discret, oublié de tous pour ne pas avoir de problème. Après, fais ce que tu veux, je ne fais que t'aider."
Sur ces mots, l'albinos s'en alla de la salle de repos.
Un rôle qu'on ne maîtrise pas. Heto parlait aussi pour lui. Celui-ci avait longtemps essayer de paraître sympathique aux yeux des autres, mais impossible d'avoir l'air sociable quand un sourire ne peut se dessiner sur son visage. L'asocial finit par abandonner l'idée d'être gentil, c'était impossible pour lui de se forcer à dévoiler son côté protecteur qui se veut adorable.
...Tant pis. Heto est froid, méchant, agressif, mais personne n'a jamais oser lui faire la remarque en face, alors pourquoi il changerait ? Ou plutôt...
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