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 Ciel, mon sauveur | Anastasia

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Murchadh M. McKintosh
Murchadh M. McKintosh

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MessageSujet: Ciel, mon sauveur | Anastasia Ciel, mon sauveur | Anastasia EmptySam 31 Mai - 18:35

Saturday, 1.45 p.m.

Les enfants courent, crient, jouent. Ils forment des bandes, s'amusent dans le parc, inventent des histoires fabuleuses. Parmi eux, une tête aux cheveux noirs coupés courts, à la peau déjà tannée par le soleil. Keith a trouvé un de ses copains de l'école dans le parc et, à eux deux, ils ont réussi à former une petite bande d'aventuriers slalomant entre les promeneurs, filant sur les chemins, furetant dans les feuillages.
Ils ont vite trouver un chêne plus solide que les autres, à deux pas d'un pommier aux branches sûres. Le petit Écossais a rapidement fait preuve d'agilité pour grimper, et, depuis son perchoir, a aidé ses amis du jour à le suivre. Dans le pommier, une autre bande a élu domicile, et les petits garçons jouent à se provoquer, à monter plus haut que les autres, à vivre la vie trépidante d'enfants un peu trop imprudents.
La plupart sont ici sans surveillance : ils habitent à deux pas du parc et leurs parents ne pensent pas que des enfants de dix à douze ans aient besoin d'une attention particulière. D'autres, plus protecteurs, ont préféré rappeler leur progéniture face à l'immense danger que représenterait une chute depuis les bas branchages.
Keith n'appartient à aucun des deux groupes. Il sent, à chaque instant, le regard attentif de son père se poser sur ses épaules ; pourtant, quand il se tourne pour jeter un œil à ce dernier, ce n'est que pour distinguer la silhouette nonchalante d'un jeune homme allongé sur un tapis de verdure, un long brin d'herbe coincé entre ses lèvres. En plein soleil, l'homme paraît endormi, insensible à la chaleur, à la force des rayons, aux risques que son exposition non-protégée peut comporter – du vulgaire coup de soleil à la solide insolation.
L'enfant a toutefois raison lorsqu'il se sent observé : Murchadh est beaucoup plus attentif qu'il n'y paraît, quand bien même le laisse-t-il faire sa vie. Il ne craint pas une chute malheureuse, contrairement à d'autres parents, mais se méfie bien plus des dangers de la ville. Il sait les problèmes qui peuvent germer dans un environnement aussi peuplé et, s'il est d'avis que son fils doit faire son apprentissage de lui-même, n'est pas prêt à le laisser évoluer sans surveillance dans un milieu qu'il connaît mal.
La faute à qui?

Les yeux verts, paresseusement fermés jusqu'ici, s'ouvrent à nouveau lorsqu'il entend un cri plus aigu que les autres venir du grand chêne. Une petite fille intrépide a rejoint la bande et a glissé, rattrapée de justesse par les garçons. Rien d'alarmant. Il peut retourner à sa méditation.
Il coupe ses sens un à un, ne garde que le sixième, celui du père protecteur, en route.
Une fois coupé du monde, il s'astreint à le redécouvrir calmement, petit à petit.
L'odeur de l'herbe fraîchement coupée ; la senteur des pollens flottant dans les airs ; le parfum de la terre sèche, s'envolant au gré des pas des promeneurs ; la fragrance féminine de la dernière eau de toilette à la mode.
L'arôme du sel, léger sur la langue, venu de la mer ; l'amertume de la poussière venue des chemins.
La caresse de la végétation contre sa chair ; l'effleurement des pattes d'une fourmi sur son épaule ; la chaleur du soleil contre sa peau.
Le souffle du vent ; le cri d'une mère disputant son enfant ; les exclamations d'enfants joyeux ; le bruit lointain des voitures ; les multiples langues parlées, du fait du pensionnat international qui occupe la ville.
Les deux émeraudes s'ouvrent à nouveau au monde. Lentement, Murchadh se redresse sur un coude, balaie les environs du regard. Il apprécie la pureté du vert des pelouses, les couleurs estivales portées par les locaux et les touristes, le galbe d'une paire de jambes qui attirent son attention plus que d'autres.
Il se sent bien.
Il lui aura fallu du temps pour apprivoiser les lieux, mais il est désormais dans un accord fragile mais prospère avec la civilisation occidentale qu'il a retrouvée. Suffisamment pour rester un peu plus longtemps qu'il ne l'avait prévu. Il s'est attaché aux gamins du pensionnat plus qu'il ne l'avouerait et ne se sent pas de partir.
Pas immédiatement en tout cas. Car il partira, il le sait, appelé par la soif de connaissances, de voyages, de contacts culturels.
Chassez le naturel, il revient au galop.

Assis en tailleur, l'Écossais tire sur ses bras engourdis par la méditation. Il ne prête pas attention au marcel kaki qui remonte un peu dans son mouvement, ni au jean qui s'est taché de traces d'herbe.
De toute façon, ce dernier est déjà troué, donc bon... Tant qu'il le couvre et qu'il reste confortable, ce n'est pas notre globe-trotteur qui va s'en plaindre.
La large patte attrape le sac à dos à ses côtés, plonge dans les méandres de ce dernier, en sort une pomme dans laquelle il mord à pleines dents, toujours attentif au monde autour de lui.
C'est un après-midi absolument parfait.
La plage doit être bondée, se dit-il. Il a fait le bon choix en préférant une journée au parc, malgré son envie de se jeter dans l'océan.
Enfin, si peu bondé le parc soit-il, il n'empêche pas la présence de personnes mal intentionnées. L'échine de l'homme se redresse quand il entend une femme crier à nouveau – cette fois, ça n'a rien du cri d'une jeune mère trop inquiète. Il guette autour de lui, analyse l'appel à l'aide.
Un petit malin a volé un sac à main. L'accessoire par excellence d'une jeune femme, paraît-il. Murchadh voit ce dernier passer dans son champ de vision, zigzaguant entre les passants pour échapper à la victime qui pourrait tout à fait lui courir après.
Les réflexes parlent en premier : les muscles tendus, l'homme est déjà prêt à se redresser pour courser le vil, mais sa matière grise se met en route juste à temps. Le voleur a remarqué qu'il y avait une ouverture vers le couvert des arbres, juste derrière un Écossais occupé à manger une pomme.
Un bonhomme assis et zen contre une foule : l'obstacle n'est pas le même.
Lourde erreur mon bon monsieur.
Car à peine passe-t-il à hauteur de Murchadh que celui-ci bondit sur ses pieds et, plutôt que de courir, se lance d'une impulsion sur le sol sur le côté pour palier la distance entre le gredin et lui. Une main attrape une cheville ; l'épaule solide amortit le choc.
Et le malandrin s'effondre face à la perte d'équilibre. Le sac suit le mouvement, lâché dans l'espoir de pouvoir amortir la chute.
Un regard s'échange entre l'aventurier et le hors-la-loi.
L'un se redresse dès que l'emprise sur sa cheville est levée ; l'autre tend le bras vers l'objet du larcin.
C'est ainsi que le voleur en réchappe et que Murchadh, main solidement fermée autour de l'anse du sac-à-main, se redresse, à la recherche de la damoiselle en détresse.
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MessageSujet: Re: Ciel, mon sauveur | Anastasia Ciel, mon sauveur | Anastasia EmptySam 31 Mai - 19:37

Le soleil brillait de mille feux, nourrissant la chevelure flamboyante d'une jeune fille, assise sur un banc en bois, lunettes de soleil sur le nez et vêtue d'un mini short en jean accompagné d'un débardeur vert. Ah que cette journée promettait d'être belle, s'annonçant lumineuse pour Anastasia, qui s'était posée tranquillement sur ce banc, à l'ombre, comme toujours, se protégeant des rayons brûlant du soleil. Ecouteurs dans les oreilles, la jeune fille balançait doucement sa tête au rythme de la musique qui résonnait dans sa tête, promenant son regard vert un peu partout autour d'elle. De ce coté, un groupe d'enfants qui jouaient joyeusement sur une air de jeu. Un peu plus loin un homme allongé dans l'herbe, en pleine sieste très certainement. Et de ce coté, un groupe d'amoureux qui se calinait gentiment, sous l'ombre d'un arbre.
Et puis finalement, la sonnerie de son téléphone, smartphone dernier cri, attira son attention, la forçant à se déconnecter de son univers musical pour retourner à la réalité.
Sa main pâle se posa doucement sur l'objet que tous les jeunes possédaient à présent, et le leva vers elle pour lire le message qu'on venait de lui envoyer.

" Hey, ça te dit qu'on se fasse une virée shopping?"

Ana aurait bien voulu se payer quelques fringues, plus que tout. Mais malheureusement, elle était comme qui dirait à sec... Ce fut donc avec regret que la jeune femme déclina l'offre, non sans proposer de remettre ça à plus tard. Elle leva ensuite le nez quelques secondes, se mettant à réfléchir un peu sur le pourquoi du comment. Comment avait-elle encore fait fondre toute sa petite "fortune" ? Telle était la question, et il lui était impossible de s'en souvenir. Peut-être était-ce lors d'une sortie en boite avec quelques potes, qui sait. Les verres coutent tellement cher dans ces endroits... Enfin, pour les pauvres !
Reposant son téléphone à coté d'elle, Anastasia n'eut pas le temps de dire "ouf", qu'une main agile s'empara de son sac à main en tissu rouge, où était rangé tout son petit bordel digne de Mary Poppins. Et avant même qu'elle n'eut le temps de se redresser pour essayer, en vain, de rattraper cette vilaine main, le voleur s'était déjà enfui avec ses trésors, tandis que la jeune étudiante poussait un cri strident absolument automatique, surprise par la vitesse des événements.

La jeune fille retira ses lunettes de soleil et les accrocha au décolleté de son débardeur, suivant des yeux le voleurs tandis qu'elle se faisait déjà à l'idée qu'elle ne reverrait jamais ses affaires. Elle poussa un petit soupir. Dans le fond ce n'était pas si grave, son père lui repayerait des choses, comme toujours.
C'est seulement en voyant son voleur s'étaler sur le sol de tout son long, attrapé à la cheville par une main miraculeuse. Un large sourire se dessina sur les lèvres d'Anastasia tandis qu'elle allongeait ses jambes et se dirigeait vers son sauveur,le même d'ailleurs qui semblait faire une sieste tout à l'heure avant de manger sa pomme, alors que le voleur s'était déjà enfui. Et de sa voix de donzelle, elle l'interpella lorsqu'elle fut assez prêt de lui.

" Ah, heureusement que vous étiez là ! J'y tiens beaucoup à ce sac, j'aurais été déçue de devoir faire une croix dessus. Merci beaucoup !"

Plongeant son regard d'émeraude dans celui de son sauveur, elle lui adressa un nouveau sourire sincère, s'attendant à ce qu'il lui remette son précieux.
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Murchadh M. McKintosh
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MessageSujet: Re: Ciel, mon sauveur | Anastasia Ciel, mon sauveur | Anastasia EmptySam 31 Mai - 20:32

Il ne faut pas longtemps avant que la propriétaire du sac ne se fasse connaître. Les yeux verts tombent droit dans le décolleté, mais Murchadh se reprend immédiatement, cherchant le contact visuel. La jeune femme est plus petite que lui, l'obligeant à baisser à peine la tête pour lui parler, occasionnant par conséquent une attraction difficile à vaincre vers les atouts non-négligeables de la demoiselle.
Il en a oublié sa pomme, abandonnée sur le sol, à moitié croquée.
Les sourcils se froncent à peine sur le visage aux traits marqués en entendant les priorités de la victime, inquiète de perdre ce sac-à-main. Il se serait attendu à ce qu'elle soit soucieuse de retrouver ses papiers, ses objets de valeur, pas un vulgaire contenant.
On rappelle que Murchadh n'a pas vraiment les connaissances requises en matière de mode pour se douter que le sac en lui-même est un objet de valeur.
Qui pourrait dépenser une fortune dans un tel artifice?
« Je vous en prie, » répond le jeune homme en tendant le sac-à-main à sa propriétaire, sans que l'idée de le garder pour lui-même ne lui traverse l'esprit.
Murchadh a ses défauts ; mais on ne peut pas lui reprocher son honnêteté, ou son manque d'intérêt pour ce qui touche à l'argent.
« Je suis désolé de ne pas avoir retenu le voleur, il me semblait plus prioritaire de récupérer vos biens, » ajoute-t-il ensuite, se tournant vers les buissons et le couvert ombragé des arbres par lesquels le malandrin s'était échappé. Peut-être cela aurait-il été plus utile qu'il le retienne ; il n'aurait pas pu s'en aller avec le sac si sa cheville était restée emprisonnée de la poigne de l'Écossais à la peau tannée.
Cela aurait peut-être empêché qu'il s'en prenne à d'autres femmes.
Mais Murchadh est connu pour agir plus à l'instinct qu'en utilisant sa tête.
Et il va encore nous le prouver, le connaissant.
« Il ne vous a pas fait de mal au moins? » s'enquiert-il alors, vérifiant d'un regard que la jeune femme ne soit pas blessée.
Ooooh, il n'avait pas remarqué les jolies jambes.
Ahem.
Il redresse la tête vers le visage de la rouquine, comme assuré qu'elle n'ait rien. Au moins elle n'a pas l'air en état de choc comme certains peuvent l'être après une agression, n'a pas de traces de lutte, ni...
« Daaaaaad! »
Hm. L'échine de l'homme se redresse et les yeux verts se posent vers le garçon qui vient de sauter d'une branche et court vers lui. Il est à leur hauteur en environ trois secondes et sourit de toutes ses dents – bien qu'il lui en manque une, là, dans le coin du sourire.
« Dad, I'm warm, can I ha' an icecrrreaaam ? … Och, hi Ma'am! »
Keith a compris d'un seul regard de son père que la glace risquait d'être compromise s'il ne saluait pas la dame avec laquelle il parlait. Il n'en faut qu'un second pour qu'il comprenne qu'il n'y est toujours pas.
« Och, aye, bonjour Mada... moiselle. »
Le regard dur de Papa veut bien dire que ce n'est pas une madame. Et même si ça en est une, il ne faut pas le dire. Il lui semble bien qu'il le lui a dit, au début qu'ils étaient revenus en ville. C'était quand même beaucoup de choses à se rappeler ; avant la ville, il n'avait pas besoin de se souvenir de toutes ces choses.
Et encore mon petit, si tu savais toutes les conventions que vous ratez, tous les deux...
« Sooooo... Je peux avoir une glace, Papa, dis? fait l'enfant avec un accent qui, s'il reste léger, est plus prononcé que celui de son père – lequel en a perdu toute trace en français. Tu veux une glace aussi, mademoiselle ? Je t'ai entendue crier, et pis, Granny elle dit toujours que le sucre, c'est bien quand on est stressé. Ca doit être stressant quand on se fait voler comme ça. Heureusement que le voleur est venu vers toi, hein Papa? »
Ah oui.
Murchadh n'est pas bavard.
Ce n'est pas le cas de son fils.
« Aye laddie, acquiesce-t-il en ébouriffant affectueusement l'épaisse tignasse de l'enfant de dix ans. On dit vous à un adulte qu'on ne connaît pas, en français, tu te souviens? »
Le petit garçon fronce les sourcils, fait une moue dubitative puis, comme se souvenant par miracle, sourit et hoche la tête.
« Il a raison, cela dit, rester seule après une agression n'est peut-être pas le mieux. Je peux vous offrir une glace... Ou autre chose? »
Un smoothie, un jus de fruit, une bouteille d'eau... Alors qu'il se baisse pour attraper son sac à dos et le passer sur son épaule, Murchadh n'a que des pensées des plus innocentes.
Et Keith, lui, n'a que des pensées des plus gourmandes.
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MessageSujet: Re: Ciel, mon sauveur | Anastasia Ciel, mon sauveur | Anastasia EmptySam 31 Mai - 22:49

Anastasia reprit sagement son sac à main et le remit sur son épaule grâce à la petite lanière additionnelle cachée dans une petite poche qu'il y avait dedans, sans même faire attention où le regard de son sauveur de la journée se perdait. Lorsqu'il s'excusa de ne pas avoir retenu le méchant voleur, la jeune fille afficha un air confus, air qui s'en alla à la fin de la phrase du jeune homme, plaisant au regard d'ailleurs.

"En effet, ce type m'importe peu, du moment que je récupère ce qui est à moi."

Si le voleur lui avait fais du mal ? Bien sur que non, et c'est ce qu'Anastasia s’apprêtait à répondre, affichant un beau sourire avec toutes ses dents suprêmement blanche de propreté, mais elle fut coupée par l'arrivée d'un petit garçon.
Dad ? Mais... Cet homme devait avoir quoi... la trentaine, tout au plus ? Etrange... A moins qu'il n'ait été très responsable dans sa jeunesse... oui c'était surement.
Perdue dans ses petites réflexions personnelles, Anastasia ne remarqua qu'à moitié l'accent anglais du nouveau venu, mais cet accent lui sauta beaucoup plus à la figure lorsque le petit garçon s'adressa directement à elle pour lui proposer une glace.
Adressant un gentil sourire, qu'elle n'adressait qu'aux enfants de cet âge, la jeune femme reporta son attention sur le père de l'enfant, qui appuya la demande du petit. Elle se mit alors à farfouiller dans son sac à main, tout en répondant, alors que son nouvel interlocuteur se penchait déjà pour prendre ses affaires, comme si il savait qu'elle allait accepter.

"Avec plaisir, mais laisser moi vous l'offrir, ça sera ma façon de vous remercier"

Sur ces mots, elle tira un petit porte monnaie à motif printanier, qui fit le bruit d'une bourse pleine quand on la secoue, dernières monnaies ayant survécu à ses folies dépensières des jours précédents. La rouiquine se pencha vers le petit garçon, tout sourire, tout en remettant une de ses mèches de feu derrière son oreille, cette coquine s'étant glissé devant ses yeux.

"Alors, quel parfum te ferait plaisir, mio caro ?"

Et une fois qu'elle eut obtenue la réponse, la belle étudiante se releva et posa à nouveau ses yeux sur le père de l'enfant, le questionnant d'un simple regard : où allons-nous ?
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MessageSujet: Re: Ciel, mon sauveur | Anastasia Ciel, mon sauveur | Anastasia EmptySam 31 Mai - 23:42

Quelque part, deep down, la fierté d'un homme proteste. Se faire offrir une glace par une jeune femme n'est pas correct, lui souffle les restes d'une éducation conventionnelle. Mais il balaie bien rapidement ces considérations : Keith a des étoiles dans les yeux à l'idée de manger une glace – friandise dont il a conscience de la rareté dans son alimentation – et la demoiselle a l'air de tenir à lui rendre ce menu service.
Allons-y.
Absolument indifférent au style du porte-monnaie autant qu'il l'a été du sac à main, l'homme finit par hocher la tête, provoquant une exclamation de joie de la part d'un garçon peut-être à peine trop extraverti. Il réfléchit un quart de seconde quant au parfum qu'il peut bien vouloir, un peu perturbé par la fin de la phrase.
Il ne sait pas ce que veut dire mio caro.
Mais il ne reste pas longtemps sur le problème et ne tarde pas à faire savoir ses volontés.
« Un esquimau ! Avec de la vanille, et du chocolat! » s'exclame-t-il avec conviction. Une seconde s'écoule. Un regard est passé du côté du père. « ... S'il te... vous plaît mademoiselle. »
Il voit son père esquisser un sourire en coin ; il a vu juste. Maintenant qu'il a fait savoir sa volonté d'enfant, il se tourne vers l'adulte, ouvre ses lèvres et...
« 'Tis Italian, laddie, » anticipe-t-il. Non, il ne parle pas italien. Mais le petit garçon ne pose pas la question et, sachant mieux que la jeune femme où trouver la gourmandise, court déjà rejoindre le chemin de terre qui relie un bout et l'autre du parc. Murchadh, confiant dans les connaissances de sa progéniture, le suit d'un pas plus mesuré pour rester à la hauteur de cette sulfureuse rousse sans nom.
Tiens, à ce sujet, d'ailleurs...
« Och, je ne me suis pas présenté. Murchadh McKintosh, » se présente-t-il, sans transition. C'est qu'il est de ces personnes brutes, entières et spontanées, qui ignorent la majorité des conventions pour se concentrer sur l'essentiel.
Il est de ces hommes qui n'auront aucun complexe à demander l'âge d'une femme.
À noter également que son prénom, typiquement écossais, se prononce d'une façon dure, rappelant les rochers et falaises des Highlands, appelant les vagues à se briser sur la côte ; un prénom qui n'a pas la douceur que l'on suspecte à la première lecture.
La patte calleuse est tendue pour serrer fermement la main délicate. « Enchanté. »

Pendant ce temps, Keith doit refréner ses envies et son impatience. Il s'arrête de courir après quelques mètres pour attendre les adultes qui, eux, ne sont pas aussi pressés que lui de dévorer une glace ou deux. Il grimace à peine, contrarié de ne pas les voir aussi enthousiastes que lui, alors que le marchand de glaces n'est que quelques mètres plus loin – de l'autre côté de l'aire de jeux.
Devant l'enseigne, nombre d'enfants se pressent, pièces dans leurs mains poisseuses, afin d'avoir droit à la glace de leur choix avant que les autres aient tout mangé. C'est le souhait de l'Écossais également, qui doit jouer un peu des coudes pour se faire une place dans la file et éviter qu'on ne tente de lui passer devant.
Il garde la place pour son père et pour la demoiselle au sac-à-main.
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MessageSujet: Re: Ciel, mon sauveur | Anastasia Ciel, mon sauveur | Anastasia EmptyDim 1 Juin - 19:11

Anastasia hocha doucement la tête à la réponse du petit garçon, qui avait l'air aussi heureux qu'un petit chat qui découvre un nouveau jouet, le regardant déjà décoller vers le marchand de glace ambulant qui se trouvait un peu loin dans le parc, tandis que son père se mettait à la hauteur de la jeune femme. Lorsqu'il se présenta, la rousse buta un petit instant sur le prénom cité. Un sourire courtois, mais quelque peu intrigué, se dessina sur ses lèvres pulpeuses, maquillées par un rouge à lèvre -répondant au nom "pomme d'amour". Voyant que son sauveur du jour lui tendit la main, elle hésita un moment, dans un pur instant de "oh, mais si ça se trouve ses mains sont sales !",mais la saisit quand même, répondant à ce geste traditionnel -un peu étrange d'ailleurs, quand on y pense.

"Enchantée Murchadh."

Elle avait prononcé son nom avec un accent italien terriblement prononcé, trahissant sa difficulté face à ce nom qui sonnait de façon particulière aux oreilles d'Anastasia.

"Je me nomme Anastasia De Luca."

"Et je suis une fille de bonne famille, rien qu'à voir comment je parle" aurait-on pu rajouter face à cette formulation digne d'un grand orateur.
Après avoir posé ses yeux sur le jeune garçon qui les attendait sans réelle patience, elle ajouta.

"Vous êtes anglais donc, à ce que j'ai pu comprendre. Cela n'est pas trop dur pour lui d'apprendre la langue d'ici ?"

Anastasia se souvint un moment de ces longues journées d'apprentissage, seule avec son professeur particulier dans sa grande demeure familiale. Par plusieurs fois elle avait été complètement à coté de la plaque concernant la langue régionale.
Finalement, Anas et son compagnon de gaterie -non pas celle là, bandes de coquinous ! - se frayèrent un chemin pour rejoindre le petit garçon, qui piétinait d'impatience d'avoir sa glace tant désirée. Comme c'était convenu, la jeune étudiante offrit un esquimau saveur chocolat/vanille au petit garçon, et se retourna ensuite vers le père de garçon avec un regard empli de curiosité.

"Alors, que choisissez vous ?"
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Murchadh M. McKintosh
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MessageSujet: Re: Ciel, mon sauveur | Anastasia Ciel, mon sauveur | Anastasia EmptyLun 2 Juin - 15:40

On ne pourrait faire plus indifférent à l'articulation application, à l'attentif choix des mots. Murchadh ne relève pas, ne se fait même pas la remarque que la jeune femme et lui ne viennent carrément pas du même monde. L'accent ne le perturbe pas non plus – il a l'habitude que personne ne parvienne à prononcer son prénom, de toute façon.
Il est plus occupé à se dire que l'accent ne lui semble pas coller avec le prénom de la demoiselle. Et la demoiselle en elle-même est assez particulière : de visu, on pourrait la croire Irlandaise, peut-être Écossaise, avec sa chevelure flamboyante et ses yeux d'émeraude. Mais son accent fait tinter les sonorités du sud, contrastant avec une peau si pâle qu'elle pourrait être slave.
Joli métissage.
Un joli métissage qui fait grincer des dents un homme d'une fierté sans pareille. Anglais, lui ? Qu'avait-il d'anglais, au juste ? De sa haute stature à sa large carrure, de son accent à son nom imprononçable, de sa peau bazanée à sa mâchoire carrée, il n'a rien d'un sassenach – et son fils non plus.
« Écossais, corrige-t-il en veillant à ne pas paraître trop pinçant. Il parlait déjà un peu français avant d'arriver. On a l'habitude de beaucoup voyager, donc il a entendu beaucoup de langues différentes depuis tout petit... Et puis, vous savez, à cet âge, les enfants sont de véritables éponges. »
Et puis, ils sont là depuis un petit moment déjà, maintenant, et Keith, digne fils de son père, a su s'adapter à une vitesse effrayante. S'ils parlent toujours anglais – ou gaélique, suivant l'humeur – entre eux, leur environnement étant quasi-exclusivement dans la langue de Molière, les choses se font plutôt naturellement.
Rien à voir avec les longues heures de torture qu'Anastasia a du endurer avec un précepteur. Les deux Écossais apprennent sur le tas, au gré de voyages et d'aventures, au plus près de la culture locale. L'intérêt est davantage suscité et l'apprentissage est plus efficace.
Murchadh n'est pas aussi loin dans sa réflexion : il est plus dans une logique de découverte et de vie authentique, loin des bancs poussiéreux d'une école aux enseignants tout aussi poussiéreux.

Voici enfin les deux adultes à la hauteur d'un gamin impatient d'avoir sa friandise. Il ne faut pas longtemps avant qu'ils n'arrivent au comptoir et que les petites mains, promettant déjà de devenir aussi grandes que celles de son père, ne s'acharnent sur l'emballage afin de pouvoir satisfaire ses papilles gourmandes.
Murchadh hausse un sourcil quand on lui propose une glace à lui aussi, mais fait non de la tête.
« Rien pour moi, merci. Je ne cours pas après les crèmes glacées. »
Oh, t'entends-tu, mon jeune ami, utiliser spontanément une traduction littérale d'un de tes langues natales ?
« Merci, Mademoiselle! » entend-il chantonner sur le côté, alors que le petit garçon a déjà craqué la couche de chocolat pour accéder au cœur vanillé. Il n'attend pas un instant de plus et, trophée à la main, court déjà reprendre ses jeux auprès de ses copains du jour, qui seront trop jaloux de voir qu'il a eu une glace.
Le père le guette s'enfuir, attentif, avant de se tourner vers sa nouvelle connaissance.
« Et vous êtes Italienne, donc? Questionne-t-il avec la même brutalité que précédemment, sans fioriture ni transition d'aucune sorte. Vous devez déjà savoir que ce n'aurait pas été ma première supposition si je vous avais simplement croisée dans la rue. »
Peut-être un compliment, peut-être pas.
À vous de voir.
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MessageSujet: Re: Ciel, mon sauveur | Anastasia Ciel, mon sauveur | Anastasia EmptyMar 3 Juin - 19:03

La jeune étudiante s'en mordit les doigts intérieurement de n'avoir pas fais la distinction entre les anglais et les écossais, ayant eu vent par plusieurs fois de la susceptibilité de ces personnes concernant ce petit détail de territoire. Elle se contenta d'hocher la tête aux paroles suivantes de Murchadh concernant son cher fils. Ainsi donc ils voyagent beaucoup, intéressant... Anastasia rêvait de voyager. Partout. Tout le temps. Sa plus grande ambition, après celui de percer dans le monde du cinéma, était celui de faire le tour du globe, en apprendre plus, et toujours plus, sur les différentes cultures. Elle se promit donc de le questionner sur tout ça, un jour ou l'autre si le destin leur permet de se croiser une autre fois.

Face au refus de glace de la part du jeune homme, elle haussa légèrement les épaules, signifiant un  simple "tant pis", et se prit un petit rafraîchissement pour elle-même, une simple glace en pot au citron, son parfum préférée. La rouquine se retourna ensuite vers son compagnon de l'après midi, heureuse de pouvoir déguster sa petite gourmandise en un jour si chaud.
Tandis qu'elle se posa sur un banc, toujours à l'ombre, non loin de l'endroit où s'amusait pour que papa puisse le surveiller, elle lui répondit vivement.

"Si !"

Et là, un petit moment de réflexion, histoire de remettre ses idées en place convenablement. Plus calmement, elle poursuivit.

"Enfin, mes parents le sont. Ils ont emménagé en France lorsque ma mère était enceinte de moi, pour cause de conflit familial. Les parents de ma mère ne voulait pas qu'elle se marie avec mon père, et donc elle a décidé de s'enfuir avec lui. Quelques mois plus tard, je suis arrivée. Comme ils ne parlent pas un mot de la langue française, ils ont engagé un professeur pour me l'apprendre. A force de les entendre parler, j'ai développé en même temps leur langue, ce qui me donne cet accent un peu ridicule quelques fois quand je vois un mot compliqué."

Sur ces mots, elle entama son petit pot de crème joyeusement, savourant chaque vague de fraîcheurs dans sa gorge et son estomac, regardant de façon distraite les enfants jouer, au loin. Revenant à la réalité, elle se retourna à nouveau vers son sauveur du jour, tout sourire.

"Quelle origine m'auriez vous donnée alors ?"

Curieuse de connaitre la réponse, elle le fixa de son regard d'émeraude droit dans les yeux, ne faisant pas attention quant à l'interprétation de ce regard.
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